mai 09
2008
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Entretien avec François Ansermet et Pierre Magistretti : psychanalyse et biologieEcrit par Jean-Christophe Dardart dans psychanalyse, neurosciences |
François Ansermet et Pierre Magistretti, auteurs de À chacun son cerveau : plasticité neuronale et inconscient, sont reçus par Lisa Ouss et Sylvain Missonnier pour le site web du Service de Pédopsychiatrie de l'Hôpital Necker-Enfants malades . A cette occasion le psychanalyste et le neurobiologiste continuent leurs réflexions entammées dans leur ouvrage.
Partant de l'esquisse pour une psychologie scientifique de Freud, ici se recroise à nouveau 2 perspectives que l'on a longtemps opposé : le biologique et le psychique.
Présentation :
Et si, selon le vœu même de Freud, la psychanalyse pouvait trouver un appui dans les neurosciences ? Et si, réciproquement, celles-ci gagnaient à intégrer leurs découvertes au modèle psychanalytique ?
François Ansermet et Pierre Magistretti nous proposent ici une articulation originale entre deux disciplines souvent présentées comme antagonistes. Le point de rencontre : les mécanismes de plasticité neuronale grâce auxquels le cerveau reste ouvert au changement et modulable par l’expérience.
En tout cas, le moment semble enfin venu d’explorer les bases biologiques de l’inconscient à travers un nouveau paradigme.
Psychanalyste, François Ansermet est professeur de pédopsychiatrie à la faculté de biologie et de médecine de l’Université de Lausanne et médecin-chef au service universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.
Professeur de neurosciences à l’École polytechnique fédérale et à l’Université de Lausanne, Pierre Magistretti est directeur du centre de neurosciences psychiatriques du Centre hospitalier universitaire vaudois. Il a été président de la Fédération européenne des sociétés de Neurosciences.
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Ecrit par jcdardart, mai 15, 2008
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De fait, les modèles de Kandel (prix nobel de physiologie dans les années 2000, je crois) reposent sur les phénomènes d'habituation qui justifient/expliquent ce concept de plasticité. On peut imaginer qu'un évènement traumatisant sollicite les régions en charge des émotions qui vont affaiblir les connexions menant au souvenir de cet événement... L'inconscient freudien se consituerait donc des souvenirs, à la fois ceux non conscients au moment ou on a conscience d'un événement (c'est-à-dire, auquel on ne pense pas consciemment, mais qui ont une influence sur les prise de décisions ou le ressenti de l'événement auquel on pense) les événements inhibés à long terme (refoulés) par le système de sauvegarde consistant à affaiblir les connexions permettant de retrouver consciemment tel ou tel épisode mnésique. La psychothérapie, par l'utilisation du langage, justifie son efficacité justement par le fait qu'en parlant de l'époque du souvenir refoulés, ou des événements qui peuvent lui être liés, cela a pour effet de renforcer les connexions vers l'événement traumatique, jusqu'au point critique ou celui-ci peut à nouveau surgir dans le champs de la conscience (retour du refoulé). Souhaiteriez vous un exposé plus détaillé? Quoiqu'il en soit, cette théorie avait séduite ma prof adorée, ou du moins, l'avait amené à m'encourager à y travailler. C'était l'anecdote du jour